Une jeunesse émancipée !

CONTRIBUTION POUR LE CONGRÈS 2022 D’EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS

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· Une jeunesse en perte de pouvoir d’agir

Précarité, éco-anxiété, incertitudes, angoisses, autant de mots pour caractériser le désarroi qui traverse les jeunes d’aujourd’hui. Nous sommes en 2022 et la jeunesse traverse plus que jamais de très grandes difficultés. À la sortie de la crise du COVID-19, les jeunes n’ont pas été épargnés. Ils ont été moins sensibles aux symptômes de cette épidémie mais ont été frappés de plein fouet par les conséquences économiques, sociales et culturelles qui en découlent. Encore plus que les frapper, la crise sanitaire a accentué les inégalités sociales notamment sur les jeunes déjà précarisés, isolés et/ou invisibilisés. Cette crise n’a été qu’une cause supplémentaire, accentuant les difficultés déjà rencontrées, à savoir la précarisation, le chômage, l’accès au logement, des discriminations, des détresses psychologiques… Nous pouvons parler ici de génération sacrifiée, par des politiques publiques peu ambitieuses, ne constituant que du bricolage. Tout d’abord, l’Etat central n’a pas impulsé de politique globale en considérant les jeunes comme sous-catégorie. De plus, les politiques qui concernent les jeunes sont largement fragmentées, fragmentation due au fait que ce sont les collectivités territoriales qui prennent largement leur part dans les dispositifs mis en place. Les jeunes ne doivent plus être une variable d’ajustement mais faire l’objet d’une politique transversale et multisectorielle.

Cela ne date pas d’hier, depuis les années 80, les conditions de vie des jeunes se dégradent pour les placer comme une catégorie précarisée et oubliée de la société, en témoignent les données alarmistes de l’INSEE. Ainsi, en 2021, le taux de chômage des 15-24 ans était de 18, 9% (8,4% parmi la population globale).  En 2018, le taux de pauvreté des 18-29 ans était de 19,7% (14,8% parmi la population globale). Alors comment expliquer cet abandon par les gouvernements successifs ? D’autant plus que ces chiffres ne sont qu’une moyenne. Pour rappel le terme jeunesse ne se définit pas comme un ensemble homogène ou d’une catégorie d’âge donnée, elle recoupe des réalités plurielles et contrastées avec de fortes inégalités intra-générationnelles (précaires, raicisé-es, LGBTQIA+, ruraux-ales, handi-es etc).

Enfin, à la suite des diverses séquences électorales que nous venons de traverser, le constat est cinglant, la jeunesse boude la démocratie représentative en ne se déplaçant pas pour y déposer son bulletin dans les urnes. En juin 2021 pour les élections régionales, il y a eu 80% d’abstention chez les 18-25 ans et lors des présidentielles de cette année, il y a eu 48% d’abstention dans cette même population. Cette catégorie d’âge est celle où l’abstention est la plus massive et nous devons en comprendre les causes. Néanmoins les jeunes ne se détournent pas de la participation citoyenne pour autant. Les prides, les marches climats, les mouvements contre les violences sexuelles et sexistes et autres manifestations nous montrent que les jeunes sont bien déterminés à vouloir prendre en main leur avenir. C’est donc que notre message et notre modèle politique ne correspondent pas aux attentes de cette nouvelle génération. La génération climat ne peut être uniquement cantonnée à se faire entendre dans la rue, mais doit pouvoir trouver sa place au sein des institutions et des partis politiques. 

Au regard de ces constats, il nous faut donc maintenant pouvoir proposer des réponses claires pour redonner une aspiration et un pouvoir d’agir à cette génération. L’écologie politique a des réponses pour permettre à la jeunesse de vivre dignement, de s’émanciper et de participer à la vie citoyenne, proposons-les.

· Emancipation par l’accès aux droits et l’accès à citoyenneté économique, sociale et politique jeunesse en perte de pouvoir d’agir

Nous devons bâtir une société qui émancipe notre jeunesse et non qui la précarise. Pour ce faire, il nous faut considérer leurs besoins singuliers, répondre à leurs attentes (écologiques, féministes, antiracistes etc…) et surtout leur permettre de faire face à leur avenir, de manière équitable, afin de donner du pouvoir de vivre à toute cette génération. Or, actuellement, les politiques publiques et les gouvernements successifs n’ont pas donné, à tous les jeunes, les moyens de leur émancipation. Elle les a considérés comme des futurs start-uppers pour certains, comme une main d’œuvre low-cost pour d’autres, mais jamais comme des citoyens au devenir, des individus à émanciper.

Outre la revalorisation des aides sociales existantes, cette émancipation passe d’abord par une citoyenneté économique et sociale pleine et entière. En effet, en France, et contrairement à des pays, tels le Danemark, la Finlande ou encore les Pays-Bas, les aides sociales sont dites familialisées. Ainsi, mise à part l’Aide pour le logement, lors qu’existent des aides sociales, elles sont conditionnées aux revenus du foyer familial, faisant des jeunes une catégorie intermédiaire entre l’enfance et l’âge adulte, non autonome aux yeux de l’Etat social, et niant les réalités disparates auxquelles ils peuvent être confrontés. L’exemple le plus emblématique de ce système est la bourse sur critères sociaux attribuée par le CROUS. Toutefois, considérer les jeunes comme une catégorie à part entière de la société implique une individualisation de leurs aides sociales, et donc de ne plus calculer leurs droits en fonction du seul revenu de leur foyer mais en temps que personne propre. De plus, les jeunes sont exclus du RSA, leur seul moyen de pouvoir percevoir une aide minimale étant d’être étudiant, d’avoir ou d’avoir eu un emploi. C’est pourquoi, outre l’individualisation et la perception automatique des aides sociales (non recours trop important), nous défendons un revenu minimum jeunesse. Les expérimentations et recherches ont démontré que ces revenus minimaux sont vecteurs d’autonomisation et permettent de gommer les inégalités économiques intra-générationnelles en favorisant l’accès au logement, à la mobilité et la vie sociale en général.

Nous faisons également le constat qu’il n’existe pas les conditions nécessaires à la citoyenneté politique des jeunes. Nous devons leur montrer qu’ils constituent bien une solution d’avenir pour la planète, pour le vivant, pour la société et non un problème qu’il faudrait régler à tout prix en leur imposant des obligations datées (ex: Service national universel). Alors, portons des mesures fortes, montrons leur que leur voix compte comme n’importe laquelle des citoyen-nes, en mettant en place des dispositifs impliquant des processus de décision plus uniquement descendants: droit de vote à 16 ans, référendum d’initiative jeunesse, valorisation de l’engagement dans le milieu scolaire, universitaire et la vie professionnelle, participation à la mise en place des politiques publiques et à son évaluation, soutenir et reconnaître l’ensemble des espaces de participations formels et informels des jeunes …

Enfin, l’accès aux études supérieures doit faire l’objet d’une attention particulière. Actuellement, le système ne fait que reproduire les inégalités sociales et territoriales (diminution des dépenses publiques, accent mis sur les grands ensembles universitaires favorisant la fracture territoriale au détriment des établissements de petite taille). La casse du service public de l’enseignement supérieur a mené à ce que de nombreux jeunes soient empêché-es dans leurs études. Alors mettons les moyens, ouvrons des places, créons des postes et revenons sur cette politique des grands ensembles qui met de côté des petites structures, pourtant viviers d’apprentissage et d’épanouissement pour de nombreux jeunes.

Notre parti doit mobiliser la jeunesse, seul vecteur de changement, et la génération climat porteuse d’une écologie politique radicale, déconstruisant les modèles patriarcaux, hétéronormés, capitalistes, racistes et sexistes dans lesquels ils ont évolué. Ainsi, qu’il s’agisse des instances du parti ou des mandats externes, notre mouvement doit laisser toute leur place aux jeunes. Nous devons en permettre l’émergence de nombreux et nombreuses, notamment en accentuant la montée en compétence grâce à de solides cycles de formation et d’empowerment. Laisser de la place, c’est également mettre en lumière l’engagement de cette jeunesse en appuyant les jeunes candidat.es et en leur permettant d’être élus. Il ne peut y avoir d’écologie politique forte sans la génération climat ! 

 Ce n’est qu’en proposant de nouvelles solutions concrètes construites avec les jeunes de notre mouvement, en mobilisant cet électorat et en se tournant véritablement vers notre jeunesse que notre parti pourra s’imposer comme un parti de gouvernement d’avenir, capable d’altérer le cours du monde qui nous entoure.

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