Pour une école militante de l’écologie politique
CONTRIBUTION POUR LE CONGRÈS 2022 D’EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS
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Notre mouvement a besoin de se développer, d’attirer de nouvelles personnes et de conquérir des places de pouvoir. Pour cela, il nous faut avoir une stratégie d’enrichissement et de renforcement d’une culture militante. Si l’écologie politique se construit au fur et à mesure des combats menés, de l’avancée des recherches et dans le flux de situations mouvantes, il est cependant important de partager les fondements de ce qui constitue l’analyse écologique.
Notre parti est riche de multiples commissions thématiques au sein desquelles se construit un corpus toujours actualisé de nos positions sur les différents thèmes. Ces positions sont souvent le fruit de la confrontation de points et de vue et d’analyses, tant populaires que spécialistes, et s’enrichissent du croisement des regards. Les journées d’été sont, quant à elles, des moments importants de culture et de réflexion. Les participant·e·s disent avec constance combien les ateliers et plénières ont été des outils précieux de réflexion. Enfin, la FEVE permet aux élu·e·s qui le souhaitent de développer des compétences sur l’ensemble des sujets en rapport avec leurs mandats.
Ces différents niveaux permettent à qui le souhaite de solidifier ses réflexions, positions et compétences sur bien des sujets. Toutefois, il manque un maillon dans ce tissage. En effet, nous nous inscrivons aux commissions en fonction de nos centres d’intérêt. Les autres commissions rendent compte régulièrement de leur activité à l’occasion des conseils fédéraux mais peu de personnes, en proportion du chiffre de nos militant·e·s, y assistent. Les journées d’été fourmillent d’ateliers en concurrence les uns avec les autres, nombre d’arbitrages sont difficiles à réaliser et nous ne pouvons faire le tour des questions. Enfin, pour pouvoir bénéficier de la richesse des formations de la FEVE, il nous faut être élu·e·s.
Nous ne pouvons imaginer gagner des positions importantes sans consolider de manière tout aussi importante le socle de connaissances partagées au sein de la population militante. Aussi, avons-nous besoin de créer une école militante de l’écologie politique. Elle aurait pour objet de renforcer la culture commune au sein de notre mouvement, la capacité à argumenter lors de débats, tractages, activités militantes ou simples repas de famille. Elle permettrait aussi de tendre la main à des personnes qui ne se sentent pas suffisamment armées pour faire de la politique et qui, bien que désireuses de s’engager, craignent de ne pas être en mesure de suivre les débats, ou de devoir prendre la parole sur des sujets qu’elles maîtrisent mal.
Se diversifier, faire venir à nous des personnes a priori plus éloignées de la politique, nécessite d’en accompagner le parcours, de ne pas les laisser seules face aux discours que certain·e·s militant·es, parce que plus ancien·ne·s, plus aguerri·e·s, maîtrisent très bien. Cela permettrait aussi de créer des sortes de « promotions » de personnes qui ainsi se connaîtraient, même si les formations ont lieu à distance. Car oui, il ne s’agirait pas de sélectionner parmi une liste des formations, auxquelles nous souhaiterions ou pas assister, mais bien de créer un cycle de formation complet auquel nous nous inscrivons et que nous nous engageons à suivre de manière assidue.
Et pour les plus anciens, l’Ecole Militante de l’Écologie permettrait d’élargir la base de connaissances à des sujets en dehors du champ d’intérêt spontané. Cette école aurait ainsi pour objet de donner aux militant·e·s une solide base de confiance argumentaire et de techniques militantes à même de ne pas les laisser se sentir isolé·e·s dans les différentes actions. Tracter, faire du porte-à-porte, participer à un débat, faire une présentation, n’est pas plus simple, à qui ne l’a jamais fait, que d’argumenter sur les questions sociales, écologiques ou internationales. L’École Militante doit à la fois consolider le socle de connaissances indispensables pour se sentir à l’aise en toutes circonstances et développer un savoir-faire militant.
· Modalités d’organisation et de fonctionnement
Organisée autour d’un cycle de 3 mois et de 12 séances, cette école se ferait, en partie, à distance, par visioconférences et sur inscription, et pour une autre partie en présentiel. Les séances pourraient se dérouler le samedi matin de 9h à 11h, de sorte que les parents de jeunes enfants puissent y participer sans trop de difficultés. Les thèmes abordés pourraient être organisés en deux parties distinctes (mais ce ne sont que des suggestions) :
1ere partie : socle de connaissances communes
(9 séances en visio)
- Le système social et fiscal français, comparaison avec les autres pays d’Europe.
- Les différentes politiques de sécurité mises en œuvre en Europe, quels moyens pour quels effets ?
- La dette française et les finances publiques : historique et avenirs possibles.
- L’immigration, réalités et mythes.
- La politique étrangère de la France, construction et évolutions nécessaires.
- L’énergie : état des réflexions sur les différents modèles énergétiques possibles.
- La justice : pourquoi tant d’injustices ?
- Histoire des idées écologistes.
- L’agriculture, quelles perspectives ?
- Les services publics : comment sauvegarder les fondements de notre système social.
- La pauvreté : décryptage de ce que l’on entend par pauvreté.
- Etc. Etc.
2nde partie : techniques militantes, organisées dans chaque région (3 séances)
- Tractage et porte-à-porte
- Techniques de débat et de réponse à la presse.
- Prises de parole en public
Pour la première partie, un·e expert·e du sujet, interne à EELV ou externe, serait présent pour animer et donner la formation, suivie d’un temps d’échange et de réflexions partagées. Pour la seconde partie, il conviendrait de former des relais en régions qui pourraient dispenser la formation sur place.
Pour que cela fonctionne correctement, il est important qu’un·e membre du BE soit chargé de son organisation avec une petite équipe d’organisation. Deux sessions par an pourraient être envisagées.
Budget envisageable
- Rémunération intervenant·e·s : 200 euros/séance, 2400 euros par session.
- Participation militante (30 euros par session pour 80% des participant·e·s, gratuit pour 20%), 2400 euros. Base : 100 participant·e·s par session.
- Opération neutre pour le parti.