Reprendre la main, cœur des idées écologistes
CONTRIBUTION POUR LE CONGRÈS 2022 D’EUROPE ÉCOLOGIE LES VERTS
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· Le temps des crises, sortir de l’ébahissement
Nous vivons un moment unique où les crises s’accélèrent, qu’elles soient liées au dérèglement climatique ou à des événements plus conjoncturels. Pénuries de biens alimentaires et énergétiques, canicules qui s’enchaînent, feux de forêts massifs… En cette sortie d’élection présidentielle, une sensation de “perdre le contrôle” s’installe dans l’esprit de nombre de nos concitoyen·nes et leur fait perdre espoir. Perdre le contrôle face aux désastres climatiques, face aux chaînes d’approvisionnement rompues que l’on prenait pour acquises, face aux climato-criminels qui ne veulent pas changer leur mode de vie d’un pouce quand des efforts sont demandés au reste de la population. Ne pas pouvoir agir face aux personnes les plus fragiles qui souffrent des températures extrêmes, face aux élites politiques qui détricotent la gestion de nos forêts à l’heure où elles brûlent, face aux milliardaires qui font plus de cinq trajets en jet privés à la journée… A-t-on vraiment un quelconque impact ? Est-il utile “d’être écologiste” quand le monde devient une caricature climato-négationniste ? C’est à cette question que les écologistes doivent apporter une réponse sans appel : l’écologie, ce n’est pas que les petits gestes, c’est surtout un projet politique qui vise à nous faire reprendre la main sur nos destins et nos vies.
· Mettre fin aux privilèges socialement et écologiquement irresponsables
Reprendre la main, c’est d’abord mettre fin aux dispositifs qui favorisent une élite polluante et faisant sécession du reste de la population en vivant sur leur Arche de Noë.
Suppression des cotisations sociales, subventions massives sans contreparties environnementales et sociales, crédits d’impôt et fiscalité qui favorisent les revenus du capital au travers des dividendes… Sont autant de mannes financières qui ont un effet de redistribution négatif et qui manquent à nos ambitions écologiques et sociales. Reprendre la main, c’est aussi savoir quoi faire des climato-criminels : que faire des institutions, grands patrons, financiers, actionnaires qui prennent aujourd’hui la décision d’activer les “bombes climatiques” aux quatre coins du monde ? Ces personnes sont-elles uniquement des “petites mains d’un grand système”, ou au contraire celles qui tirent les leviers de la catastrophe – et qu’il faut donc punir ?
· Rendre le projet écologiste désirable
L’une des priorités pour les prochains mois et prochaines années est d’appuyer ce message pour rendre l’écologie résolument désirable. Des politiques réellement écologistes, menées par des écologistes permettent aux françaises et aux français de reprendre la main sur la production énergétique au travers des coopératives citoyennes locales. Elles permettent aussi d’adopter une véritable distribution solidaire des biens de première nécessité, en particulier l’eau, au travers d’une tarification progressive qui donnera accès à un pouvoir de vivre digne, sanctionnant les excès des élites minoritaires. Elles permettent également de renforcer la démocratie locale en remettant en cause l’extrême concentration du pouvoir entre les mains de quelques personnes. Elles permettent, enfin, de révolutionner notre alimentation au travers d’une Sécurité sociale de l’alimentation[1][2] qui donnera à chaque individu la capacité de se nourrir dignement avec des aliments de qualité.
L’écologie, c’est permettre à la majorité des françaises et des français qui subissent actuellement les crises de reprendre la main sur un monde qui change rapidement. Il revient aux écologistes la responsabilité historique de proposer des solutions limpides et radicales pour redonner les outils de la démocratie et de la prospérité-sans-croissance, c’est-à-dire une prospérité du bien-être commun qui survient contre le consumérisme climaticide, à toute la population, actuellement confisqués par une élite productiviste et autoritaire.
[1] Pour une sécurité sociale de l’alimentation, ISF-AgriSTA
[2] Pour une Sécurité sociale de l’alimentation, motion du Conseil Fédéral d’EELV